Voici quelques temps, je me suis pris à écrire un texte au sujet de Noël. Je m’étais souvenu qu’un certain Angélus Silésius écrivit en substance ceci :
« Si Noël n’est que la commémoration d’un fait passé, et non la célébration actuelle (en acte et au présent) de la naissance du Christ en chacun de nous, cela ne nous sert à rien. »
J’avais alors compris que si Noël n’est pas une nouvelle venue au monde toujours renouvelée de sorte que dans le paradigme de la naissance du Christ je vis toujours la mienne propre, alors le christianisme n’est plus qu’une idéologie, non pas une expérience de vie. En ce sens, la fête de Noël vient symboliser chaque année ce qu’en tant que chrétiens nous sommes théoriquement tenus de viser chaque jour, à savoir notre incessante régénérescence par delà ou en deçà des sédimentations toujours un peu pathologiques du passé.
En tant que symbole, la fête de la nativité nous invite à boire à la source l’eau pure d’un Dieu dont l’Être-amour, l’Être-donation nous fait grâce, chaque seconde, de la possibilité d’une naissance « à » et « en » l’Esprit précédant de peu celle de la résurrection que nous ne devons pas situer après la mort, mais aujourd’hui même. L’Eternité est de ce monde… Eternity is from this world…Amen.
Par esprit de justice, je parlerai de Pâques à Noël.
© Thierry Aymès