Ce matin, je ne crois plus en la linéarité du temps qui, telle une flèche, s’élancerait d’un point pour se planter en plein coeur d’une cible ; d’un temps qui aurait un sens, une direction et ne serait autre que le déploiement de l’Histoire avec un grand « H » dont le propre serait d’actualiser une essence humaine, une fois pour toutes. S’il existe une éternité, elle ne viendra pas après un parcours du combattant que nous aurons brillamment accompli à l’instar d’un bon élève, non. L’éternité est toute proche, en deçà du mental, de ses innombrables élucubrations ; l’éternité n’est autre que le présent pur, libéré du passé et du futur, de la nostalgie et de l’inquiétude…
© Thierry Aymès