Le malheur vient de ce que nombreuses sont les personnes qui confondent l’amour-passion avec l’amour.
On reconnaît l’amour-passion à ce qu’il devient le plus souvent au bout de quelques temps. L’amour-passion se transforme alors en haine-passion, à l’exception de quelques rares personnes qui parviennent à temporaliser la fulgurance et la verticalité effractive de leurs sentiments, c’est-à-dire à tenir leur coeur jusque dans le reflux, la confiscation par la réalité de l’autre, de leur imaginaire.
Les faits sont accablants. De nos jours, la réalité socio-économique corrode cruellement le lien amoureux en multipliant les propositions, en objectivant les rencontres, en sollicitant plus et plus chacun de nous au niveau du ventre, de la pulsion.
La société de consommation serait-elle substantiellement l’alliée privilégiée de la passion amoureuse telle que je viens de la décrire sommairement ? Je le pense.
© Thierry Aymès