
Quand même les chiffres sont réfutés parce qu’incertains selon que l’on se trouve d’un côté ou de l’autre du clivage partisan (droite/gauche), que nous reste-t-il, si ce n’est notre misérable intime conviction ? Quand il ne nous est plus possible de faire confiance en une source, à quoi sommes-nous acculés, si ce n’est à ne croire que ce que l’on vit, qu’à ce que l’on voit ?
Un nouvel obscurantisme gagne progressivement nos esprits dont l’origine est désormais à chercher du côté d’une science inféodée au politique. Nous ne savons plus rien, réduits que nous sommes à croire tel ou tel discours en fonction de notre structure mentale et notre parcours personnel. La société tout entière est atomisée par les informations contradictoires et la peur que les médias distillent quotidiennement. Chacun se rive à lui-même sans possibilité de rendre crédible ce qui ne sera jamais que son opinion. « Quelles sont tes sources ? » est la question que l’on entend souvent sur les plateaux, chacun des polémistes pensant être en possession des statistiques les plus sérieuses.
Peut-on désormais rappeler que 90 % des médias appartiennent à deux poignées de multimillionnaires sans être illico traité de complotiste ? Et si vous en convenez, pensez-vous réellement que cet état de fait soit sans conséquences sur les informations qui nous parviennent ?
Il y a longtemps que les journalistes ne nous renseignent plus sur la réalité; cela fait bien longtemps qu’ils la créent (plus ou moins consciemment), et relayent à leur « demi-insu » une volonté politique qui nous conduit inexorablement où nous en sommes.
© Thierry Aymès